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Curieux roman que cette fable dont le sujet trĂšs original se dilue dans un flou dĂ©cevant aprĂšs un dĂ©but allĂ©chant : le narrateur est une toile vierge achetĂ©e par un portraitiste Ă la mode. Celui-ci la destine Ă une oeuvre de qualitĂ©, diffĂ©rente de ses autres rĂ©alisations qui ont un but purement alimentaire. Du mur de lâatelier oĂč elle attend son heure de gloire, la toile observe⊠Un riche amateur commande un jour un portrait posthume de son fils adoptif. HabituĂ© Ă travailler dâaprĂšs nature pour âsaisir le vifâ de ses clients, le peintre hĂ©site, puis se lance⊠Saisi dâhorreur en apprenant la vĂ©ritĂ© malsaine qui lui a Ă©tĂ© cachĂ©e, il dĂ©truit son oeuvre. Le style est agrĂ©able mais quâa voulu signifier lâauteur ? Toute fable suppose une morale, elle semble ici ĂȘtre mĂ©taphysique. La reprĂ©sentation de ce jeune garçon se veut-elle une allĂ©gorie, une rĂ©flexion sur lâart, le rĂ©alisme en peinture, la vĂ©ritĂ©, la vie, la mort ? HĂ©las ! Il manque Ă ce rĂ©cit toute la force et la consistance quâon pourrait attendre dâun thĂšme aussi ambitieux.