Comment survit-on à Cuba sous Fidel Castro ? On se débrouille, pour manger, s’habiller, se déplacer, s’éclairer. On invoque quelque puissance occulte, on s’arrange d’une police corrompue mais omniprésente, on épie la délation des voisins et on espère vivre… Comment ? En devenant “balsero”, candidat à l’exil. Erick, jeune médecin homosexuel, poète musicien à ses heures, est un de ces Cubains ordinaires. Déchiré entre Elena, vieille amie despotique et inorganisée qui transforme leurs tentatives d’évasion en fiascos ridicules, et un père révolutionnaire dogmatique, il subit privations et sévices, mais écrira, au loin, ce premier roman ; eux resteront. D’incessants dialogues émaillent la narration très colorée, vivante, de Cuba au quotidien, où se mêlent aventures et mésaventures tragi-comiques des “ petites gens” et observation lucide, critique du régime, de la situation politique, de l’alliance avec la Russie. Malgré des longueurs (en fin d’ouvrage) et une autoanalyse appuyée de son homosexualité, l’auteur donne un récit tonique et captivant dont on retient le réalisme pertinent en cette fin de règne du “Massimo”.
Elena est restée… et papa aussi
ARMAS Erick de