Boulevard des crépuscules

ACHARD Pierre

À Hollywood, tout ne se termine pas par d’heureux dénouements. Pierre Achard en apporte la preuve avec cette suite de séquences, dernières séances d’acteurs disparus, qui emporte comme un roman-fleuve pathétique. Amoureux du septième art, il enchaîne les claps de fin dans un zapping hollywoodien au casting de rêve, couvrant les années soixante à quatre-vingt. James Dean, John Wayne, Bogart ou Marilyn, les tragédies ont un goût d’alcool et de barbituriques quand elles n’ont pas pour surnom « le Crabe ». À moins que la mort ne les prenne à l’improviste, au volant d’un bolide ou dans le sable blond d’une arène romaine, en cours de tournage. Aucun de ces Géants ne voudrait rater sa sortie.  Avec l’attention affectueuse qu’il porte à ses héros, Pierre Achard se focalise sur ce que ces acteurs de légende avaient de sensible et de vulnérable, avec leurs fêlures, leurs projets, le tout habilement tissé dans leur filmographie. Ces condensés de vies, servis par une plume échevelée, laissent « À bout de souffle » et renouvellent avec talent l’approche documentaire.