Dans le premier de ces huit rĂ©cits, Magyd Cherfi â ex-chanteur du groupe Zebda â Ă©voque l’incomprĂ©hension des musiciens de son groupe aprĂšs leur rejet brutal dans une citĂ© dĂ©shĂ©ritĂ©e. Puis il se revoit Ă onze ans dans la banlieue toulousaine et trace le portrait de sa mĂšre omniprĂ©sente, envahissante, dĂ©bordante d’amour, d’ambitions dĂ©mesurĂ©es, cruellement déçues, pour ses nombreux enfants. Des pages plus crues dĂ©crivent une Ă©ducation sexuelle plus rĂ©aliste que sentimentale et les jeux barbares des gamins. Pudeur, stricts codes sociaux, l’empĂȘchent encore bien plus tard de pleurer son pĂšre, un homme simple qui voyait le paradis comme un ocĂ©an de douceurs. Le dernier chapitre est politique. Sensible Ă une gĂ©nĂ©rositĂ© de gauche, il se sent exclu par l’« IntĂ©gration Nationale » et apostrophe vigoureusement Azouz et Rachida, qui ont acceptĂ© d’ĂȘtre ministres. AprĂšs Livret de famille (NB juin 2004), l’auteur, toujours passionnĂ©, mais lucide, a gardĂ© son style direct, Ăąpre, rythmĂ©, imagĂ©, trĂšs efficace. En mĂȘlant humour noir, Ă©motion et « coups de gueule » il ne laisse pas indiffĂ©rent.
La trempe
CHERFI Magyd