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Furibond contre une Ă©ditrice qui aurait refusĂ© son dernier manuscrit, l’octogĂ©naire Boris l’insulte, puis vaticine sur son impuissance Ă Ă©crire et enclenche une longue litanie sur sa vie dâĂ©crivain ratĂ©, Ă©coulĂ©e entre deux femmes, lâune de treize ans son aĂźnĂ©e, la seconde de dix-sept ans sa cadette. Ă lâhĂŽpital, il sâentretient dans lâillusion quâen ne venant pas le voir ni le chercher, sa « petite mĂ©sange » lui donne une preuve supplĂ©mentaire dâamour. Tanguant sur les chapitres de sa vie, ce laissĂ©-pour-compte schizophrĂšne « qui nâen peut plus dâĂ©crire quâil ne peut pas Ă©crire », nâen finit pas de se complaire dans sa rĂ©volte.
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Depuis Un silence dâenviron une demi-heure (N.B. oct. 1996), Lâexcavatrice (N.B. fĂ©v. 2000) et La douceur du sang (N.B. aoĂ»t-sept. 2003), cet auteur au style original et inventif rumine son existence dans une sorte de masochisme intellectuel ; ce vieil Ă©gocentriste, Ă©treint par la peur de la mort, clame son impuissance et se rĂ©fugie dans un soliloque quâil qualifie lui-mĂȘme de ridicule.