Le gardien d’une école maternelle de Mexico semble divaguer quelquefois. Le vieil homme parle seul, son visage est affreusement balafré et les gens se tiennent à distance. Il raconte en marmonnant un épisode sanglant, le dernier qu’il ait connu : la mort de Lopitos, roi de la pègre d’Acapulco, qu’il a lui-même assassiné. Les souvenirs de l’ancien pistolero se bousculent et le hantent : Lopitos, adolescent, arrivé dans la fournaise d’Acapulco où s’entassaient de misérables cahutes ; et l’architecte et quelques personnes puissantes, qui convoitaient ces terrains pour en faire un paradis touristique…
Tissée sur les réminiscences parfois confuses de l’ex-tueur à gages, la construction révèle peu à peu les procédés iniques d’une société corrompue. L’auteure évoque le destin d’un garçon pauvre décidé à faire reculer l’injustice et que vont craindre promoteurs et hommes politiques. Malgré une écriture originale (L’Autobus de Mexico, NB mars 1995), on entre difficilement dans ce drame subtil aux redites nombreuses.