Le livre s’ouvre sur une catastrophe aĂ©rienne dans un pays tropical, dont seuls deux jeunes hommes, Lindsay l’Anglais, et Emmanuel le Français, vont rĂ©chapper. Lorsqu’il retrouve Emmanuel, plongĂ© dans le coma, Lindsay le veille affectueusement. ScellĂ©es par la tragĂ©die, l’amitiĂ© puis l’approche amoureuse se font dĂ©licates et sensuelles.
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L’auteur gĂ©nĂšre une rĂ©flexion sur la terrible culpabilitĂ© Ă©prouvĂ©e par les survivants des catastrophes aĂ©riennes. En phrases courtes, sĂšches, claquantes, sans voyeurisme, l’auteur signifie, et avec quel talent, que la vision des corps arrachĂ©s, l’odeur de la chair brĂ»lĂ©e ne s’oublient jamais. On est sans cesse visitĂ© par « ses morts ». Les mots appellent des images, des couleurs, des sons, avec un rĂ©alisme saisissant. Denis Lachaud est linguiste, comĂ©dien et metteur en scĂšne. Il le montre bien et donne lĂ un exemple trĂšs rĂ©ussi du passage du thĂ©Ăątre Ă l’Ă©criture.