Paris, 2008 : une femme est étranglée la nuit alors que Iouri, artiste talentueux et étrange, prépare dans une galerie des Halles une exposition qui marquera les esprits ; pour lui, dans cette société sécuritaire, l’art, dernier refuge de la liberté, doit conduire l’artiste à « l’extrême ». Sa compagne, Max, la narratrice, s’inquiète de son comportement étrange, l’épie jusque dans le secret de son atelier, s’interroge avec effroi sur ses sorties nocturnes, passe de la confiance au doute, des soupçons aux certitudes.
Dans ce roman psychologique, l’auteure, à l’instar de Passer le pont (N.B. août-sept. 2007), insiste sur la lutte intime de cette femme, partagée entre la conscience du mal qui refuse la complicité et l’amour fascination qui accepte tout. Elle évoque aussi les dérives de la création artistique quand celle-ci prétend s’affranchir de toute loi, comme un absolu qui peut justifier jusqu’au crime. Le vocabulaire simple, le rythme rapide, répétitif voire obsessionnel, et le parti pris du style indirect et du monologue intérieur alourdissent l’atmosphère et étouffent la lecture.
M.Bo.