Les biographies sont dans l’air du temps. Celles des héros imaginaires reviennent sur la période la moins connue de leur vie – leur jeunesse. Ce premier épisode répond aux lois du genre : construire une véritable intrigue tout en expliquant des traits de caractère. Voici donc Sherlock Holmes, enfant des quartiers pauvres de Londres, fils d’un professeur juif que son origine contraint à se contenter d’un emploi au Crystal Palace où il soigne les oiseaux, et d’une aristocrate reniée par les siens et réduite à enseigner la musique dans les beaux quartiers.
Justice et Vérité, tel sera le combat de l’adolescent malingre qui n’hésite pas à tout risquer pour innocenter un Arabe accusé du meurtre sanglant d’une jeune femme. White Chapel, les préjugés sociaux, et quelques allusions à Disraeli, campent le décor victorien d’une affaire digne de Jack l’Eventreur. Le talent d’observation, le goût du mystère, la loupe et les déductions subtiles viennent en plus, avec un inspecteur borné au fils prometteur (Lestrade, bien sûr !) et un philanthrope nommé Doyle (Andrew Doyle !). Rajoutez les gamins des rues et un chien encombrant, et le détective de Baker Street apparaît en filigrane dans un suspense passionnant même si l’on n’a pas encore lu les mémoires du Docteur Watson. 12 ans.
R.F.