Comme dans ses précédents romans, dont Shalimar le Clown (N.B. déc. 2005), Salman Rushdie nous fait passer sans transition de l’Orient à l’Occident. Conte façon mille et une nuits, roman historique, roman d’aventures, traité de magie : que de choses dans cette dernière oeuvre aussi érudite que charnelle, foisonnant d’intrigues épiques et lestes, transportant le lecteur de la cour de l’empereur Akbar le Grand régnant sur Sikri en Inde jusqu’à Florence sous la Renaissance. Comment cette enchanteresse ne serait-elle pas un peu sorcière ? Est-elle venue hanter les nuits d’Akbar ? Vous le saurez si vous acceptez de vous laisser engloutir sous des déferlantes de personnages, ayant existé ou imaginaires, et de situations improbables. Quant au style, gaillard ou solennel, alternant phrases courtes truculentes et longues périodes majestueuses, il diminue vos risques d’asphyxie.
C-M. T. et B.T.