Beaufort, forteresse édifiée par les croisés au Sud-Liban, constitue un point stratégique de la région. Cette enclave au milieu des collines permet à Israël de maîtriser le secteur et d’assurer la défense de la frontière nord du pays. En 1999, un an avant le retrait des troupes israéliennes du Liban, Erez arrive au fort avec sous ses ordres de jeunes soldats qu’il a lui-même formés à la haine, d’une poigne de fer. Reclus entre ces murs, le commando de Tsahal affronte un ennemi quasiment invisible, les combattants du Hezbollah n’approchant que rarement, Beaufort restant plutôt la cible de leurs missiles.
Journaliste, Ron Leshem relate les conditions dans lesquelles vivent ces hommes, menacés dans leur chair à chaque instant. L’écriture brutale et la scansion nerveuse des phrases traduisent avec force la peur et l’effroi devant la mort, les chagrins et les cris qui affleurent et qu’on muselle. Bien que très abrupt, ce premier roman révèle aussi la vulnérabilité des soldats et leurs doutes face à un conflit dont ils ne comprennent pas l’utilité.