Que les amateurs des travaux mathématico-littéraires du fameux OUvroir de LIttérature POtentielle se réjouissent ! Voici la très parfaite production d’un de ses affidés (cf. L’amour comme on l’apprend à l’école hôtelière, NB novembre 2006), illuminée comme de coutume d’un joyeux humour. En gros, il s’est agi de récrire – avec plus de rigueur ! – les Trois contes de Flaubert. Le premier, contemporain, narre la création manquée d’un parc d’attractions religieuses dans la banlieue parisienne. Le second, mythologique, montre Hercule préoccupé du bien de l’humanité et de la création de transports en commun sur les pentes de l’Érymanthe. Et le troisième, historique, suit les mésaventures d’un conventionnel dépêché à l’arrestation de Dumouriez. Chacun parodie et caricature à sa manière, en un allègre festival. Les lecteurs moins au fait des exploits oulipiens initiés par Queneau se sentent déjà largués ? Mais non, ils se réjouiront au premier degré, avant de découvrir in fine les contraintes implacables et les prouesses stylistiques qui régissent ces « pontes », guidés par un savant – et tout aussi irrésistible – appendice. Celui-ci invite aux relectures à travers les grilles ainsi révélées, subtiles et fantaisistes.
Trois pontes : une bonne maire ; Héraclès sur l’Érymanthe ; Camus (Armand-Gaston)
JOUET Jacques