Le terrorisme, emploi de la violence contre des cibles symboliques dans un but politique, n’est pas nouveau. Mais les actes ainsi qualifiés se sont multipliés et transformés au XXe siècle. D’abord, inspirés par des idées révolutionnaires et nationalistes, ils sont souvent encouragés par l’URSS. Depuis la fin de la guerre froide ils s’internationalisent, utilisent les médias et prennent un caractère religieux. Après les attentats du 11-Septembre, la démocratie américaine, s’érigeant en moralisatrice, vote des lois antilibérales, occupe l’Irak et continue d’accepter les exactions israéliennes contre les Palestiniens. Elle diabolise les extrémistes musulmans et alimente la Mécanique infernale. Matthew Carr, journaliste anglais, analyse les armes de la manipulation et dénonce les manichéismes. Les terroristes sont des héros sacrifiant leur vie pour attirer l’attention sur leur cause. Et des monstres qui tuent sauvagement des innocents. Les réponses antiterroristes se prétendent légitimes mais sont encore plus destructrices. Les États nient toute responsabilité dans l’engrenage et attisent souvent la terreur pour perpétuer leur domination. Un ouvrage complexe, d’un accès difficile. Mais riche, puisant à de multiples sources (articles de journaux, oeuvres littéraires et cinématographiques). Et utilement iconoclaste, car il faut comprendre les causes pour rechercher des solutions objectives.
La Mécanique infernale : l’Histoire du XXe siècle à travers le terrorisme : des nihilistes russes à Al-Qaida
CARR Matthew