GisĂšle Bienne, fervente admiratrice de Blaise Cendrars, connaĂźt sa vie et son oeuvre par coeur. Elle Ă©voque son souvenir, entremĂȘlĂ© aux siens, Ă lâoccasion dâune visite quâelle fait au lieu-dit « La ferme de Navarin », entre Reims et Verdun, oĂč lâĂ©crivain a perdu sa main droite en septembre 1915 lors de lâoffensive de Champagne, alors quâil Ă©tait engagĂ© volontaire dans la LĂ©gion Ă©trangĂšre. Au cours dâun dimanche dâhiver froid et brumeux, elle se rend dans cette rĂ©gion dĂ©vastĂ©e par la guerre et ne retrouve quâune pancarte branlante au bord dâun terrain vague. Elle laisse son imagination vagabonder, dĂ©crivant la bataille vĂ©cue par Cendrars et sa vie ultĂ©rieure, Ă©voquant Ă©galement beaucoup de ses amis, peintres, Ă©crivains, poĂštes, comme Yves Gibeau, Apollinaire, Fernand LĂ©ger, Alain Fournier et intercalant des passages de lâoeuvre de Cendrars dans sa mĂ©ditation.
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LâĂ©criture est superbe et la construction subtile dans ses allers et retours, de lâĂ©crivain fougueux et fantastique, fou de destinations lointaines, Ă lâhorreur des tranchĂ©es et Ă lâangoisse qui sourd aujourdâhui de ce paysage lunaire.