Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde

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Il fallait l’oser cette adaptation BD du mythique roman contant l’histoire de ce dandy londonien à qui l’éternelle beauté de la jeunesse est concédée, les turpitudes du temps et les vilenies de l’âme n’affectant physiquement que le portrait qu’en avait fait son ami, le peintre Basil Hallward.

Pari réussi d’un jeune auteur qui, respectant la trame de l’oeuvre originale, l’enrichit librement de références littéraires et artistiques, explicite avec intelligence les crimes et noirceurs du héros sur lesquelles Wilde est plus énigmatique. Le dessin est soigné, précis, figé (excessivement dans le cas du « tentateur », Lord Heny Wotton, au menton toujours pointé vers le ciel, décalque de lui-même).  

Le lecteur se laissera séduire par cet album fantastique dont chaque page de droite se conclut sur un portrait chaque fois plus ravagé du héros. Et sans doute sera-t-il tenté d’aller se plonger dans le livre de Wilde qui, dans l’album, donne au peintre son visage, ce qui contribue au trouble du connaisseur.