Voici deux hommes que tout oppose a priori. Le premier est issu de la petite bourgeoisie, le second d’un milieu d’aristocrates qui se veut noble jusque dans son comportement. Malraux est un aventurier, un poète, de Gaulle est un officier, un homme d’ordre. L’un transgresse quand l’autre respecte. Et pourtant, entre eux, l’estime est profonde, et c’est ensemble qu’ils chemineront vers le pouvoir. Pour Malraux, de Gaulle est de cette race de chevaliers que l’on rencontre une fois par siècle, et c’est à lui qu’il dédie Les chênes qu’on abat. Pour de Gaulle, Malraux est un idéaliste doublé d’un patriote courageux. Tous deux ont en commun une chose : leur passion de la condition humaine, qui les pousse à se battre contre le fascisme et le colonialisme. Le texte fluide se lit agréablement. L’auteur met en relief cette étrange alliance, joue davantage sur les parallèles que sur une réelle convergence. On en retiendra surtout l’éclairage sensible et humain des deux hommes.
André Malraux, Charles de Gaulle, une histoire, deux légendes : biographie croisée
DUVAL-STALLA Alexandre