Mathieu, journaliste indépendant, doit passer quelques jours à Buenos Aires. Il y séduit une jeune compatriote. Un peu par facilité, beaucoup par mythomanie, il s’invente un personnage plus brillant, plus jeune, célibataire et explorateur. Parvenu à ses fins, mais également à la fin de son séjour, il part très cavalièrement, un peu honteux tout de même.
L’intrigue peut sembler banale, mais restent, comme dans les précédents ouvrages de l’auteur (La Consolation des Voyages, NB juin 2004), le décor, la poésie et le style. La ville, le Rio de la Plata, Montevideo sont magnifiquement décrits, avec une précision, une finesse, une poésie toujours présentes. L’écriture est aérienne, fluide comme les eaux du fleuve. Les personnages sont décrits par touches légères, si légères qu’ils frisent l’évanescence. La quête du grand Païtiti, l’Eldorado de la légende, ajoute à ce roman léger la nécessaire allégorie de la recherche du rêve dans la grisaille ordinaire d’une vie banale. C’est dépaysant, vivant, agréable à lire et sans prétention.