Très jeune, Martin Knight, issu des classes moyennes anglaises, se voit en esthète romantique et met sa vie en scène « comme un drame qui le conduirait au coeur indiscernable du bonheur et de la beauté ». Sa vie professionnelle l’entraîne, presque malgré lui, dans les milieux financiers de la City où sa réussite lui assure, ainsi qu’à son épouse, une vie matérielle plus que prospère : mais la consommation immodérée en produits ou services dits de luxe déclenchent la spirale de l’endettement.
Une écriture lente, détachée et douce-amère, dissèque merveilleusement les subtilités psychologiques de ce dandy romantique sur fond d’années Thatcher qui succèdent à la période où évoluaient les héros de Une époque formidable (NB juin 2002). L’essor économique qui caractérise ces années est parfaitement décrit dans son climat social, son style de vie. Les transformations urbaines qu’il suscite dans la City sont aussi poétiquement dites que les charmes campagnards des environs de Londres.