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Un regard par la fenĂȘtre, la pluie tombe Ă torrents. Yeong prend son grand parapluie vert, et le chemin de lâĂ©cole. Seule sous lâaverse, elle rejoint bientĂŽt les autres enfants et aperçoit, recroquevillĂ© contre un mur, un vieux mendiant, objet de moqueries. Elle sâapitoie un instant puis hausse les Ă©paules. Quand la rĂ©crĂ©ation arrive, elle franchit secrĂštement le portail de la courâŠ
Comme dans les meilleurs livres dâimages, le texte ne se comprend pas sans elles. Et cette belle histoire de solidaritĂ© touche dâautant plus quâelle sâexprime en quelques mots et dans une sĂ©quence dâillustrations qui dĂ©filent comme au cinĂ©ma, sous une pluie tropicale. Vert du parapluie, jaune du pull-over percent ici et lĂ dans la grisaille et les stries de la pluie. La petite fille progresse. PrĂšs de lâĂ©cole, la rue sâanime, les parapluies des enfants tournent et dansent. Puis le calme revient, plus de cris, seul le bruit de la pluie. Lâaudace de lâartiste est de peindre par endroits la pluie sans dĂ©cor aucun, sans personnage ou alors un reflet, une Ă©bauche. Et de savoir retomber sur des scĂšnes animĂ©es, des Ă©claircies dans le ciel. En reposant le livre, il faut un moment pour changer de continent !