Deux voix alternent tout au long de ce roman en forme dâĂ©change Ă©pistolaire. De « chĂšre Charlotte » à « Mon pauvre amour », dâune lettre Ă lâautre on comprend que Charlotte nâest plus. Elle vient de se suicider et rĂ©pond de lâau-delĂ Ă lâhomme aimĂ© qui lâa abandonnĂ©e, mais semble la connaĂźtre si bien⊠Comme toujours la plume de RĂ©gis Jauffret est acĂ©rĂ©e (Asiles de fous, NB octobre 2005, lui avait valu le prix Femina 2005) ; avec elle il pourfend lâunivers petit-bourgeois de la famille, ranci de mesquineries et de jalousies. Beaucoup de provocation diront certains, une force Ă©tonnante plaideront les autres, une Ă©criture trĂšs accomplie en tout cas pour un livre qui dĂ©range, Ă la fois doux-amer, macabre et virulent.
Lacrimosa
JAUFFRET RĂ©gis