Gecko, le narrateur, comme le héros de Karoo Boy (NB novembre 2006), grandit en Afrique du Sud au sein d’une famille d’éleveurs blancs, généreuse et protectrice, dans une nature prolifique, bienveillante. L’autre Afrique du Sud – celle de l’apartheid – l’enfant ne l’aperçoit qu’à travers des figures familières (Beauty, sa nounou zoulou) ou mythiques (Mandela emprisonné au loin). Lycéen, il fait son apprentissage de la vie, humiliations de l’éducation à l’anglaise et premiers émois sexuels. Il découvre les réalités terribles de la ségrégation. Dénoncé comme « nigger lover », brimé, il devient déserteur et s’exile en Angleterre. Mais il n’échappera pas à sa terre natale, qu’il porte « dans ses os et dans son sang ». Ce roman, de lecture facile, mélange fictions et souvenirs d’enfance. Les descriptions sont minutieuses, les personnages bien campés. Le récit manque un peu d’intensité dramatique. Roman de l’innocence perdue, c’est un hymne d’amour à l’Afrique flamboyante et amère du Sud, à ses odeurs, ses saveurs et surtout ses couleurs, enflammées par les soleils « oranges sanguines ».
Oranges sanguines
BLACKLAWS Troy