Et que la nuit glisse sur le bleu de ta jupe

PORTILLO Chantal

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Blouson, jupe de cuir bleu, chaussures Ă  talon, Bleuet promĂšne dans son sac en bandouliĂšre son insĂ©parable poule Marilyn. Sous la surveillance du volatile, elle vend ses services aux clients de deux cafĂ©s du bas de la ville, Chez Flore et Chez Zora, sans jamais prononcer un mot. Mathias, seize ans, et le vieux Tim la poisse tombent amoureux fous de cette femme fatale malgrĂ© elle, Ă  la silhouette frĂȘle et au regard dĂ©sespĂ©rĂ©.

L’écriture rend bien l’atmosphĂšre d’une petite ville perdue dans une campagne dĂ©sertique, d’un certain clair-obscur de la vie, des cafĂ©s oĂč les habituĂ©s viennent trouver un peu de rĂ©confort. Il y a dans le texte beaucoup d’humanitĂ©, un regard bienveillant sur les ĂȘtres malmenĂ©s et leur capacitĂ© Ă  aimer et Ă  rĂȘver, une envie aussi de leur donner une deuxiĂšme chance. Mais les subterfuges pour relier l’histoire aux photographies proposĂ©es comme trame sont parfois artificiels, belles photographies en couleur au demeurant, retravaillĂ©es comme des peintures de Hopper.