« Elle a perdu la raison », murmure-t-on dans son entourage. En fait, il s’agit de cette maladie proche de la démence, qu’on ne nomme pas. La narratrice, septuagénaire, ne reconnaît pas son époux, « ce vieillard », « ce grand machin », injurie ses enfants, sa soeur… Pourtant elle se souvient de sa petite enfance, de ses grands-parents très aimés, et surtout de sa beauté, de ses succès universitaires : agrégée, professeur, latiniste ; et puriste quoique ses propos soient parfois vulgaires. Portrait vraisemblable, pathétique car il permet d’imaginer la souffrance d’une femme qui, au milieu de propos décousus, sent qu’elle perd pied et réalise par moments une déchéance désespérante et insupportable aux siens.
Plissé soleil
CHAULEUR Catherine