La gloire et la cendre : l’ultime victoire de l’Empereur

15 décembre 1840 : le corps (« les cendres ? ») de Napoléon Ier est enterré aux Invalides, par un froid glacial, à l’issue d’une cérémonie grandiose. L’auteur, romancier (Créances douteuses, NB mars 2003) et chercheur, décrit cette journée dont la ferveur et le faste constituent une revanche sur la défaite et l’exil. Il analyse le contexte politique et décrit minutieusement l’expédition maritime, l’exhumation, le trajet triomphal à Paris. Patrick Tudoret s’évade en digressions, en un brillant patchwork culturel : la Bérézina, les grognards, les maréchaux, les serviteurs, les femmes (épouses, maîtresses, cantinières), de multiples contemporains (écrivains, artistes, politiques)… L’étude, centrée sur une seule journée paraît mal construite avec ses nombreux dérivatifs décalés à la cohérence parfois floue et sa profusion d’anecdotes. Pourtant, ces à-côtés se fondent avec bonheur en un tout qui se lit très agréablement. Le lecteur est d’ailleurs prévenu dès la première page : il s’agit « d’une balade d’écrivain, enquête à la fois flâneuse et sérieuse… ». Le résultat en est instructif et plaisant.