Au début du Second Empire, Marie-Antoinette, quinze ans, vit dans un château périgourdin avec la domesticité. Un prénom de reine pour cette bâtarde du châtelain, surnommée Toine côté cuisine… Fuyant cette situation inconfortable à l’adolescence, elle devient, grâce à ses doigts de fée, couturière à Périgueux puis à Paris, théâtre de son ascension sociale.
Curieusement, ce roman de terroir aux multiples facettes a pour thème essentiel le monde de la mode à ses débuts. Bien documenté, il évoque les guerres, la vie politique d’alors, l’évolution des moeurs marquée, entre autres, par le développement du crédit, le chemin de fer, la machine à coudre qui change la vie de nombreuses femmes. Certaines, comme Marie-Antoinette ou Les Dames de Tarnhac (NB février 2006), affirment leur personnalité, aspirent à la liberté… Habilement didactique, tout en étant délicieusement romanesque, ce récit conté d’une plume élégante confirme le talent de Guillemette de La Borie, romancière, essayiste et biographe.