Un sacrifice italien

GARLINI Alberto

Un lieu repĂ©rĂ©, le Frioul, des Ă©vĂ©nements attestĂ©s et datĂ©s, une pĂ©riode prĂ©cise – les annĂ©es soixante-dix/quatre-vingt – des personnages souvent bien rĂ©els. Un rĂ©cit historique alors ? Non, il s’agit bien d’un roman, croisĂ©e singuliĂšre de destins singuliers dans les convulsions et les scandales italiens de l’époque. C’est la rencontre improbable du vrai Pasolini, cinĂ©aste poĂšte, et de Francesco Ferrari, fictionnel gĂ©nial footballeur corrompu par des matchs frauduleux, les retrouvailles de l’un ou l’autre, secrĂštes, mystiques, obsessionnelles, avec le Christ ou François d’Assise. Pour l’auteur, Pasolini, accablĂ© par un passĂ© douloureux et un prĂ©sent chaotique a voulu sa mort. En martyre expiatoire, pour racheter les dĂ©lits du pays. Francesco lui, s’entĂȘte dans la quĂȘte obstinĂ©e d’une humilitĂ© et d’une grĂące rĂ©demptrices.

 

Le thĂšme insolite, la construction complexe l’écriture cursive rĂ©sonante de raccourcis poĂ©tiques symboliques et imaginatifs, les hĂ©ros Ă©mouvants – parfois mĂȘme pathĂ©tiques – donnent force, originalitĂ© et inspiration Ă  l’ouvrage. Mais quelques longueurs complaisantes, des parenthĂšses trop gratuites ralentissent un peu la deuxiĂšme partie du rĂ©cit.