Un comédien allemand adulé, blasé, malade, un vétilleux Parisien cloßtré chez lui, trahi par sa mémoire, un adolescent de nulle part ballotté, fuyant la guerre, soliloquent, spectateurs de leur propre vie.
 Olivier Rohe fait Ă©voluer ce « Peuple en petit » dans trois mondes diffĂ©rents : coulisses du thĂ©Ăątre, microcosme d’un immeuble, quotidien de la guerre. Mais qu’ils soient maquillĂ©s de sĂ©duction, invalidĂ©s par des troubles cognitifs ou blindĂ©s de dĂ©fenses, les rapports au rĂ©el et Ă l’autre de chaque personnage sont pareillement faussĂ©s, la solitude prĂ©gnante. Chacun raconte Ă sa façon. Le propos est dĂ©senchantĂ©. Le style dĂ©concertant, camĂ©lĂ©on, se façonne dans les personnalitĂ©s. Quel que soit le ton, Olivier Rohe chine les mots avec un plaisir gourmand. La dĂ©rision constante, l’humour parfois cocasse qui les imbibent allĂšgent un peu ce que le propos peut avoir d’obscur et de dĂ©cousu.
C. R. D.P.