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Dans une étude très fouillée et érudite, l’universitaire Bernard Michel cerne la Prague de la Belle Époque qu’il situe entre les années 1895 et 1928. Il la replace certes dans son contexte historique et économique de troisième ville de l’empire austro-hongrois, mais s’attache principalement à décrire toutes les facettes de son exceptionnel rayonnement intellectuel. Réfutant les idées reçues, il met en avant la richesse de la cohabitation entre Tchèques et Allemands. Si les écrivains sont en général allemands – Kafka, Brod, Rilke –, les artistes sont souvent tchèques – Mucha, Kupka, Bilek. Il souligne aussi la vitalité des liens avec les milieux intellectuels français, russes et scandinaves et leur pouvoir fécondant.
L’ouvrage est exhaustif ; aucun courant, aucun artiste ne sont oubliés. L’analyse des oeuvres et les citations surabondent. Le profane s’y noie un peu, mais l’ouvrage peut faire référence pour qui s’intéresse à Prague et à l’histoire de la Belle Époque.