Véronique et son amie handicapée vivent seules dans une maison retirée. Pour vaincre leur peur, elles acquièrent un rottweiller dont le tempérament nécessite quelques cours de dressage. Un couple se présente. Inquiétant. L’homme exerce rapidement un fort ascendant sur Véronique tandis que sa compagne se rend indispensable auprès de la malade. Chacun travaille sa proie à sa façon, dans un scénario déjà rôdé, pour obtenir le magot des deux femmes.
Avec ce drame décadent, Serge Rezvani, peintre et écrivain du XXe siècle, excelle à décrire un phénomène de totale dépersonnalisation, ravalant la femme au rang d’animal. À la fois simple et brutal, ce tableau d’une barbarie ordinaire n’exclut ni la violence, ni le meurtre, ni la compromission. S’éloignant du fantastique (Cf. Le Magicien ou l’ultime voyage initiatique, N.B. oct. 2006), Rezvani unit le romanesque au social en disant l’indicible.
Maje et J. C-N.