Le narrateur a été dès son plus jeune âge une victime : brutalisé et avili par des camarades, objet sexuel d’adultes, mal-aimé par un père qu’il aurait voulu voir en héros et dont il découvre le lourd secret. Cela excuse-t-il qu’il devienne un monstre ? Les jeunes hommes qu’il traque sont violés, torturés, mis à mort, dépecés avec une perversion jubilatoire et un luxe de détails qui peuvent donner la nausée. Le récit haché, efficace, entre souvenirs et fantasmes, s’efface devant le trop plein de violence.
Déjà dans La dette (N.B. avr. 2006), le même thème de l’amour/haine envers le père était traité, homosexualité et mal-être étaient d’actualité ; après les meurtres en série odieux de ce dernier roman, on n’en peut plus ! L’auteur s’obstine dans ce procédé délirant.
C.R. et C.G.