Villa du Crépuscule

BROWNER Jesse

Luxe, Tragique et Dignité. Fin mais funeste festin sous la pergola embaumée de l’auteur du Satyricon, Petrone. Disgracié par Néron, il se suicide à l’aube. Pour l’honneur. Melissa la distante maîtresse et Martial l’ami impulsif l’ont escorté jusqu’au bout. Dans ces ultimes dialogues les mots planent, bulles méditatives contrastées, quêteuses du sens de la vie, et la mort. Jesse Browner est le metteur en scène érudit, pointilleux et théâtral de ces instants intenses. Dans un décor d’esthète, la beauté de la nature fait arme égale avec l’élégance de l’architecture et de la mise, la recherche des saveurs et des senteurs, la désinvolture étudiée ou la poésie des propos. Une construction dramaturgique efficace fait progresser l’action avec une majesté lente vers le dénouement fatal, freinée par des retours sur image récurrents : réminiscences fouillées de sa singulière relation amoureuse, évocation vivante et documentée de la société romaine. L’émotion est contenue. L’ombre de Sénèque rôde.