Parce qu’enfant il avait exprimé le désir de devenir prêtre de paroisse, Gérard Loizeau entre à l’âge de onze ans, en 1944, dans un petit séminaire vendéen. Il y est d’emblée malheureux et, malgré ses doutes croissants, la pression de son entourage et de ses supérieurs le conduisent à être ordonné à vingt-sept ans. Il sera délié de ses voeux à quarante-cinq ans.
Il a attendu le recul d’un âge avancé pour raconter son itinéraire dans un style fluide et sans apprêt qui sonne juste. Son récit est émaillé de nombreuses citations de clercs. Il a des mots très durs envers la pédagogie des institutions de formation religieuse de l’époque. Son ressentiment aujourd’hui apaisé laisse transparaître les souffrances morales qu’il a endurées malgré la bienveillance de certains membres de sa hiérarchie. Ce témoignage sensible sur le sujet délicat de la vocation ne peut qu’inviter à la réflexion.