Les civilisations à dieux multiples sont portées à la tolérance, à l’acceptation de l’autre considéré comme complémentaire ; les civilisations à Dieu unique ont un penchant irrésistible vers la violence, conçue comme un droit, quand ce n’est pas un devoir, car l’autre est forcément un adversaire. Elles ont une vision du monde binaire et exclusiviste.
Telle est la thèse de l’auteur, qui se dit athée. Après deux chapitres très savants sur les philosophies chinoise et grecque, il attaque sévèrement la religion judaïque affirmant que l’Ancien Testament est rempli de massacres ordonnés par Yahvé ; l’histoire des chrétiens n’est pas moins violente, celle de l’islam est évoquée rapidement. L’influence du modèle biblique sur l’Occident a été particulièrement néfaste puisqu’elle s’est étendue jusqu’à Marx, Hitler, Staline, et les fondamentalistes américains. Bush et les islamistes ont la même vision, inversée, chacun étant le Satan de l’autre. L’auteur prône un « scepticisme constructif » et prédit la fin du monothéisme. Avec La loi de Moïse : aux origines du Dieu unique (N.B. mai 2003), il avait donné une lecture de la Bible bien loin de celle des croyants.