En tant que collaboratrice du ministre de l’Intérieur, futur candidat à l’Élysée, Anna doit assister à l’inauguration d’une exposition d’art sur les miroirs, commanditée par le bailleur de fonds de son « patron ». Ni jolie, ni coquette, elle entretient un rapport ambigu avec les glaces (le vrai cul du diable, d’après sa grand-mère). Obsédée d’ordre et de symétrie, elle ne les utilise que pour vérifier la rectitude de son image ! Aussi est-elle prise de court quand, devant un petit meuble d’angle vénitien, elle se sent littéralement aimantée par son reflet : ne se reconnaissant plus, elle se met à jouer à cache-cache avec son image… à remplacer l’ère de l’apparence par celle de la transparence…
Après un début surprenant, d’un érotisme clinique, l’auteur (cf. Le Muezzin de Kit Kat, N.B. juin 2004) s’amuse, en courts chapitres d’une précision quasi scientifique, à cadrer la dérive de son héroïne. Seul l’intellect est sollicité dans ce récit mené avec humour, brio et moult clins d’oeil : une savante fantaisie cérébrale jonglant ironiquement avec l’actualité.