Mezzanine

BAYON

Pour prologue, un accouplement hors norme et pervers. Dès lors, ce qui suit paraît convenu. Les étreintes charnelles entre le narrateur, insatiable acteur principal, et ses nombreuses conquêtes féminines, avec leurs variations privilégiées côté Sodome sont quelque peu répétitives. Régulièrement, entre deux chapitres, la nostalgie de la garçonnière dénommée Mezzanine s’insère en « Intermezzo ». Admirons l’allitération. Car le brio est dans le style, avec une richesse de vocabulaire et un renouvellement d’images qui laissent pantois. Bayon, journaliste à Libération, qui a écrit notamment Les pays immobiles (N.B. novembre 2005), passe avec aisance de la langue du XVIIIe siècle, celle de Sade, à la poésie d’Apollinaire, celle des Cent mille verges. Et pourtant ce déploiement de virtuosité engendre l’ennui. Oui, quel que soit le talent d’écriture, la pornographie insistante fait bâiller. Mais qu’allait donc faire Bayon dans cette galère ! Démontrer que l’enfer c’est le sexe ? Opération réussie.