Ne croyez surtout pas qu’avoir été la fille d’André Weil, l’éminent mathématicien qui fit partie du groupe Bourbaki, et la nièce de Simone Weil, cette célèbre philosophe mystique et révoltée, décédée en pleine jeunesse, soit une sinécure. Vous êtes toujours « la fille de », « la nièce de » ! Souvent l’agacement prend le pas sur l’admiration… Pour ne plus être que leur double, et exorciser ses souvenirs bons comme mauvais, la fille du vieux bougon, la nièce de la sainte, la bonne élève, premier prix au concours général que de Gaulle félicita en lui disant « J’ai beaucoup admiré votre tante », vide un sac bien lourd. Elle rognonne avec alacrité et pudeur et, ajoutant l’histoire de sa famille depuis le XIXe siècle, s’épanche avec ce qu’il faut d’humour, d’honnêteté et de sensibilité. On a du caractère chez les Weil, de sacrés caractères… pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Chez les Weil : André et Simone
WEIL Sylvie