Richard Pastois est à la retraite après trente-quatre ans de loyaux services dans une fabrique de brosse à chaussures. Sa compagne l’a quitté. Très seul, cet homme qui n’a jamais brillé, cet « homme sans lumière » passe le temps en écrivant des lettres à son voisin qu’il épie sans malveillance. Comme on écrit un journal intime, il lui parle de son mal-être, de sa souffrance, de son isolement, de son désespoir jusqu’à lui avouer un meurtre passionnel. Peu à peu, ce destinataire devient son confident, son seul ami. Un ami qui s’ignore puisque les lettres lui parviendront… trop tard.
Tout d’abord grise, cette relation épistolaire unilatérale sombre dans le noir avant de retrouver un peu de lumière. Après le monde imaginaire et endeuillé du petit José (N.B. octobre 2007), on retrouve le style sensible et fluide de Richard Andrieux dans l’univers triste, parfois complaisant, d’un homme seul et vieillissant.