L’auteure, historienne et universitaire, retrace la vie des collectionneurs d’art en Inde et en Égypte, au temps de l’Empire britannique. Diplomates, militaires, aventuriers, esthètes, ces hommes ont connu la gloire et la décadence, ont vécu comme des nababs, en collectionnant tableaux, bijoux, armes d’apparat, en édifiant de somptueuses demeures, se sont fait une place enviée dans l’élite de leur pays ou dans l’Empire. Symboles de domination, ces collections merveilleuses, admirées et jalousées, ont souvent causé leur perte.
Maya Jasanoff mène une véritable recherche archéologique, documentée et détaillée à l’extrême, au sein des archives de l’Empire. Croisant sans cesse la grande et la petite histoire, son livre est une mosaïque de grandes épopées et de faits divers, juxtaposition parfois dérangeante. Cette impression de confusion fait souvent perdre le fil et la finalité de cet épais document un peu besogneux, plus proche de la thèse universitaire que de l’essai. L’écriture est cependant accessible et le travail de documentation très fouillé.