Fenfang, dix-sept ans, quitte son village natal sans avenir et ses parents taciturnes pour Pékin, ville lumière. Elle y mène une vie de galère déprimante : des petits boulots ingrats, des appartements minuscules infestés d’insectes, des relations éphémères sans romantisme. Mais la jeune fille est vorace à tous les sens du terme. Elle suit des cours et obtient des diplômes. De femme de ménage dans un cinéma elle devient figurante, puis invente un scénario qu’accepte un réalisateur underground. Elle peut dès lors partir de Pékin et écrire pour « prendre sa vie en mains ».
Ce petit roman d’abord publié en Chine, puis réécrit en anglais, remarquablement traduit, présente en vingt tableaux les mésaventures de Fenfang avec fantaisie et autodérision. La narratrice est le double de Xiaolu Guo, connue grâce à Petit Dictionnaire chinois-anglais pour amants (NB juin 2008). L’héroïne incarne la jeunesse chinoise actuelle, libre, idéaliste, mais fragile. Fille unique loin des siens, démunie, immergée dans une ville surpeuplée, elle se heurte à l’indifférence générale et la surveillance pesante des comités de voisinage. Une histoire fraîche, proche de l’esquisse, mais représentative du mélange chinois de modernité et de traditions, d’aspirations libérales et de vie communautaire.