Comment peut-on devenir violeur, voleur, délateur et tueur « juste pour le plaisir » dans la France de l’Occupation ? Un psychopathe qui parcourt l’Europe et change d’identité après chaque égorgement, l’officier nazi Rudolph Hess, un médecin dénonçant une famille juive, un commissaire à la recherche de sa vérité… Les personnages, historiques ou fictifs, de Mercedes Deambrosis s’enfoncent dans la perversion, la collaboration, la médiocrité. En 1987, certains survivants ou descendants entreprennent un long parcours d’élucidation.
Ce roman très complexe commence par quelques scènes esquissées faisant alterner personnages, lieux et époques, sans ordre ni liens apparents. Il faut attentivement renouer les fils grâce à une montée en puissance du récit. La plieuse de parachute (N.B. février 2006) bousculait avec habileté, ce récit malmène. Cependant la construction est fascinante, l’écriture incisive et les caractères finement brossés. Alors ce long roman d’une rare noirceur ne peut se lâcher, il laisse des traces et donne un certain éclairage sur une époque tragique que l’on n’a pas fini d’analyser.