Pour mon plaisir et ma délectation charnelle

COMBESCOT Pierre

26 octobre 1440 : Gilles de Rais est pendu à Nantes. Il a avoué et raconté ses crimes, non sans une ultime délectation : pendant plus de dix ans, après les avoir sodomisés, il a fait mourir d’horrible façon cent quarante jeunes garçons, souvent de ses propres mains. Il se plaisait déjà à donner la mort et à faire couler le sang lorsqu’il était le plus fidèle compagnon de Jeanne d’Arc. Ce maréchal de France, terriblement séduisant, immensément riche, mélomane et cultivé, courait immanquablement à l’abîme en ne respectant qu’une loi : la satisfaction sans frein de ses vices.

 Cet « assassin de lui-même » a déjà inspiré nombre d’oeuvres. Ce roman historique est mené tambour battant, avec une sorte de férocité joyeuse, par un auteur que les grands criminels fascinent (cf. Faut-il brûler la Galigaï ?, N.B. mars 2007) et qui sait manier l’oxymore et la phrase aiguisée. L’emploi systématique du présent fait du lecteur un témoin privilégié, avide et horrifié de ce qui l’attend. La documentation semble sans faille et sans oublis.