C’est toujours sur le même ton de confidence docte et amusée, sa marque de fabrique depuis qu’il écrit (cf. Rêveurs et nageurs, N.B. mars 2005), que Denis Grozdanovitch commente le monde comme il va… dans un blog qu’il tient sur le site du journal Libération ou dans des articles ou essais publiés dans des revues. Désirant perpétuer ces textes, il les a rassemblés dans ce livre, après les avoir considérablement remaniés, estampillés sous un de ces titres paradoxaux dont il a le secret et fait préfacer par son ami Simon Leys. L’auteur saute du coq à l’âne : le sport, les animaux, notre « navrante » société de spectacle, l’écologie, la paresse, etc. Il disserte aussi sur des écrivains (Tchekhov, Thomas Bernhardt, Rémy de Gourmont, entre autres ) et lui-même. S’en dégage son portrait de passéiste moins décontracté qu’il ne le croit et plus porté à la mélancolie qu’à la franche gaîté. Comment lire sans lassitude cette presque soixantaine de chroniques, truffées de parenthèses, qui glosent sur tout et rien ?
L’art difficile de ne presque rien faire
GROZDANOVITCH Denis