Un autre

Che, garçonnet de sept ans, élevé à New York par sa grand-mère maternelle, femme fantasque et richissime, est enlevé à la faveur d’un quiproquo par Anna, une activiste hippie. Commence alors une errance sordide qui les mènera tous deux dans une communauté hippie du bush australien. En quête de ses parents, dont on lui cache tout, l’enfant étonnant de précocité et de sagesse s’attache aux personnes qui vivent avec lui : Anna, citadine égarée, désemparée par la tournure des événements, Trevor, hippie solitaire et sûr de lui qui incarne la force tranquille dont il a tant besoin.  Loin du marché de l’art décrit dans Haut vol : histoire d’amour (NB mai 2007), Peter Carey a choisi d’immerger ses personnages dans les milieux hippies des années soixante-dix, décrivant avec humour l’incohérence intellectuelle de leurs choix de vie. La perception des événements à travers la logique de l’enfant est attachante mais peu convaincante. Oscillant entre un récit initiatique et un thriller décousu, l’absence de crédibilité psychologique chez les différents personnages laisse un goût d’ennui et d’inachevé.