Plusieurs choses frappent dans ce tome qui raconte la Révolution française, du lendemain de l’exécution de Louis XVI au coup d’État du 18 brumaire par Bonaparte. L’extrême confusion des années de Terreur, la versatilité des situations, la grandiloquence, la boursouflure et la haine des discours, la famine et la misère du peuple, l’enrichissement éhonté des parvenus au pouvoir, la corruption généralisée qui règne à tous niveaux. Et bien sûr la violence, celle silencieuse et ignominieuse de la guillotine, celle bruyante et terrifiante des canonnades et fusillades, celle vociférante et sanglante des foules déchaînées et des armées pillardes. La Révolution n’en sort pas grandie. Max Gallo démonte avec maestria le puzzle invraisemblable qu’elle fut. Virevoltant d’un parti à l’autre, faisant des protagonistes des êtres de chair et de sang, passant de la capitale à la province, il est tout à son affaire. Le lecteur l’est un peu moins, surtout dans les années précédant Thermidor, particulièrement chargées et complexes, puis il retrouve le fil avec la dictature corrompue du Directoire, et l’aventure bonapartiste.
Révolution française. T.II. : Aux armes, citoyens ! (1793-1799)
GALLO Max