À la différence de Simone de Beauvoir dont l’identité fut reconnue dans une famille aisée, la célèbre avocate et militante féministe Gisèle Halimi, née dans une famille modeste de Tunisie, était, en tant que fille, exclusivement destinée à servir les hommes. C’est sur sa souffrance et sa révolte qu’elle a construit son engagement.
Ce témoignage intelligent, aux accents de sincérité déjà appréciés dans Avocate irrespectueuse (N.B. mars. 2002), fait le bilan des luttes pour les droits des femmes auxquelles elle a consacré sa vie professionnelle et politique. Et, puisque rien, selon elle, n’est définitif, surtout en période de crise, elle incite à explorer les lois concernant les femmes dans les vingt-sept pays membres de l’Europe pour adopter la « clause de l’Européenne la plus favorisée ». Toutes les prises de position développées ne remporteront pas un assentiment unanime, mais cette excellente synthèse, accessible et bien écrite, révèle une personnalité à la pensée nuancée, se démarquant de tout radicalisme, balisant les limites du féminisme d’hier et d’aujourd’hui, et traçant des perspectives pour les femmes et les hommes de demain.