La conquête du pouvoir par Hitler, personnage initialement insignifiant, psychopathe, nihiliste, « génie du mal », demeure une énigme pour qui s’étonne de sa popularité et de son omnipotence ultérieures. La résistance à son action a été marquée par des complots qui échouèrent tous, le plus proche de la réussite étant fomenté par le colonel Stauffenberg sous le nom d’« Opération Walkyrie ».
Jean-Paul Picaper, universitaire, journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur l’Allemagne (cf. Le crime d’aimer : les enfants du STO, NB juin 2005), décrit les antécédents de l’attentat du 20 juillet 1944, sa préparation – compliquée pour de multiples raisons politiques, religieuses, sociales, morales – et sa sanglante répression après l’échec. S’appuyant sur de très intéressants témoignages de survivants ou descendants de conjurés, il démonte son mécanisme, insistant sur l’impopularité de cette action considérée souvent et longtemps comme une trahison en Allemagne (cf. Stauffenberg de Jean-Louis Thieriot, NB mai 2009). L’ouvrage est très instructif, moins sur l’attentat lui-même que sur son contexte et sur ses conséquences morales.