Maman est morte ce matin : telles sont les paroles prononcées par un petit garçon qui se retrouve seul avec un papa en pleurs. Il a désormais deux préoccupations : ne pas accabler son père et ne pas perdre la voix de sa mère ; ne pas la laisser s’envoler par la fenêtre ouverte, gratter la croûte sur le genou pour laisser sa plaie intacte, car la voix de maman qui rassure se fait entendre à ce moment-là. Un jour, grand-mère arrive. Un adulte de plus à consoler pense l’enfant ! Mais non, mamie, avec beaucoup de tendresse, apprend à son petit-fils comment garder sa mère dans son coeur et lui offre une épaule sur laquelle pleurer.
Des images rouge sang comme la violence de la séparation, comme la douleur qu’on s’inflige pour canaliser la terreur de l’absence. Mais rouge aussi de la chaleur humaine, de la vie qui revient. Le passage de l’image de couverture qui montre un enfant occupé à regarder son genou éraflé aux premiers mots du texte a un effet coup de poing à la hauteur du choc subi par une famille en deuil. Les réactions et réflexions qui suivent, vues à hauteur d’enfant, sont observées avec intelligence et une réelle empathie. Seule restriction, la couverture trompe sur le contenu.