Albert le magnifique

Albert est un employé modèle. Son obsession : être conforme aux attentes de la société. Sa perruque cache son grand secret. Qu’il soigne avec des pilules. Hélas, celles-ci cessent d’être fabriquées. Un temps, Albert parvient à dissimuler à son épouse et à ses collègues les altérations qui transforment son corps et le ramènent peu à peu à son animalité primitive, sans qu’il perde pour autant ses facultés humaines d’intelligence et d’expression. Puis sa vie bascule dans l’anormalité, tout ce qu’il haïssait. Parviendra- t-il à s’accepter ?

  L’aventure est distrayante mais se disperse en une gentille satire sociale tous azimuts. Le héros est au début le type parfait de l’individu aliéné à la société pour laquelle il travaille et qui en a intériorisé les normes jusqu’à en faire des impératifs moraux. Il devient attachant au fur à mesure des neuf chapitres, introduits par des titres 3D, amusants à déchiffrer. On comprend alors l’origine de cette normalité inquiétante : la condition humaine est vue de l’extérieur par un être sauvage qui regarde nos aliénations avec envie. Le tempo narratif est efficace . Peu de choses à dire du dessin humoristique, simplissime, qui donne l’impression d’une histoire pour enfants.