Chinatown

THUÂN

Lors d’un long arrĂȘt du mĂ©tro, une Vietnamienne de trente-neuf ans, habitant Belleville avec son fils, fait mentalement un bilan de sa vie. Enfance Ă  Hanoi auprĂšs de parents obsĂ©dĂ©s par sa rĂ©ussite scolaire et sociale. Études brillantes en URSS. Mariage dĂ©sapprouvĂ© par ses parents avec Thuy, politiquement suspect, qui s’éclipse vers le Chinatown de Saigon aprĂšs la naissance de leur fils. Enfin dĂ©part pour Paris en quĂȘte d’un DEA et rencontre avec un Français divorcĂ©. Enseignant l’anglais dans des banlieues difficiles, parmi des collĂšgues indiffĂ©rents, elle aime toujours l’Ă©nigmatique Thuy, dont elle est pourtant sans nouvelles depuis onze ans.

 

Le deuxiĂšme livre de ThuĂąn se prĂ©sente comme un long monologue, entrecoupĂ© de pages du roman qu’écrit l’hĂ©roĂŻne, reflet de ses fantasmes. MĂ©langeant, sans ordre apparent, souvenirs de diffĂ©rentes Ă©poques, rĂȘves nostalgiques et instantanĂ©s du prĂ©sent, le rĂ©cit Ă©pouse la pensĂ©e vagabonde de la narratrice. Formules incantatoires, images symboliques, volontairement rĂ©pĂ©titives, traduisent l’obsession. Toujours seule, en porte-Ă -faux avec les attentes de son entourage, cette jeune femme dĂ©racinĂ©e, hantĂ©e mais lucide et non dĂ©nuĂ©e d’humour (l’auteure ?), est assez Ă©mouvante.