Cliff, le narrateur, la soixantaine, est fermier dans le Michigan après avoir enseigné la littérature à l’université pendant dix ans. Sa femme vient de le quitter et, après quelques mois de boisson, il décide de vendre sa ferme et de prendre la route. Son objectif : traverser tous les États américains, laissant à chacun une pièce du puzzle des États-Unis qu’il a avec lui. Rapidement, il embarque une ancienne étudiante, et se livre à de torrides ébats. Sur la route, les souvenirs remontent.
Jim Harrison (Retour en terre, NB juillet 2007), en petite forme, propose une odyssée terre-à-terre et ennuyeuse. Cliff roule, mange, boit, dort, couche dans une première partie, reluque les fesses des serveuses dans une deuxième, et pense sans grande originalité. Il s’agit d’un périple sans relief, la transition entre deux périodes de vie d’un homme ordinaire, plutôt traditionnel (peu à l’aise avec la modernité), vaguement misogyne (les femmes sont peu gâtées). L’écriture est à l’avenant : plate, sans recherche. On y retrouve une ode à la vie simple, dans la nature, chère à l’auteur, loin des portables aliénants et de l’agitation des villes, dans la lignée de Thoreau, dont le héros se rêve en émule. Son voyage est porté par un drôle de projet littéraire : renommer les États et quelques oiseaux.